jeudi, novembre 15, 2007

Paye ta culture !


La culture c'est comme la confiture moins on en a plus on l'etale.
Et beh j'm'an va vous en faire une bonne tartine pour tremper dans le cafe ou le thé selon les gouts.

Il y a des personnes, elles sont rares, qui ont ce pouvoir. Me trainer au cinema, ou pire dans une exposition. Cette perspective me fait l'effet du bain sur un enfant. Je ne veux pas y aller, mais une fois que je suis dedans j'y reste jusqu'a ce que l'eau soit froide. Si mes passages dans les myriades d'expositions se tenant a Paris sont si rares, c'est que je prefere etre accompagné de quelqu'un dont c'est la culture.
Ma premiere rencontre avec l'Art de la Peinture a eu lieu paradoxallement quand j'etais a l'Armée. Il y avait parmis les appellés de mon peleton un professeur d'Arts plastiques, lui meme peintre a ses heures. Il avait propose a ses camarades les plus proches, dont moi, une visite de la galerie classique du Louvre. J'etais a l'epoque completement neophyte. J'ai passe deux heures extraordinaires. Quel bonheur de se voir expliquer les subtilites de Caravage, de De Vinci, et surtout de sa Joconde. Les techniques de travail, les choses cachees dans les dessins, la place des oeuvres dans leur epoque et tant d'autres choses. Le trajet du retour a la caserne fut aussi "sky and high" qu'apres avoir fumé un joint.
Mon expo favorite reste a ce jour, et a mon avis pour longtemps, celle de Mark Rohtko au Palais de Tokyo. Si j'avais su plus tot que trois epaisses bandes de couleurs sur une toile pouvait provoquer en moi autant d'emotion, j'aurais surement fait une fac d'histoire de l'Art.

J'ai donc profite de cette nuit pour me faire a moi meme une petite revision afin que mon cerveau fasse remonter a la surface ma sensibilite a ces formes d'Art que sont la peinture et la sculpture. Ainsi j'ai ete revoir les oeuvres de Rohtko, qui sur un ecran d'ordinateur sont d'une insipidite totale, Baranoff-Rossiné pour qui j'ai une affection particuliere (merci Alexandra), Delaunay, et d'autres. Puis j'ai quitté l'Ecole de Paris, pour me pencher sur la biographie de Giacometti.
Quelque soir l'Art, connaitre, meme brievement, la vie de l'auteur, est a mon sens essentiel a l'appreciation de son oeuvre. Regle que j'applique bien sur a la musique. Rien de sert d'ecouter Korn sans connaitre l'enfance de Jonathan Davies, ou d'ecouter le Wu Tang Clan sans savoir dans quel environement social ces rappeurs ont aiguisé leur flow.

Je vais donc aujourd'hui profiter de la nocturne du Centre Pompidou pour aller voir l'exposition Giacometti. Une exposition a risque pour moi. En effet si je suis sensible a la peinture, je n'ai toujours pas eu la revelation de la sculpture. Les sculptures de Giacometti sont sombres, m'apparaissent torturées, violentes et il me tarde de les voir "en vrai". De les ressentir.
En revanche, je ressens deja une frustration. Si la peinture fait le bonheur des yeux, la sculpure offre un volume, en trois vraies dimensions, et une matiere non pas visible, mais reelle. C'est pourquoi je vais pietiner sur place a l'idee de ne pas pouvoir toucher. Sentir la matiere au creux de la main, et ressentir la facon dont elle a ete faconnée. D'autant que Giacometti, eternel insatisfait comme tous les artistes, faisait sans cesse evoluer ses sculptures. Rajoutant de la matiere pour en retirer ensuite encore plus.

Les yeux qui se promenent partout, le nez qui sent l'atmosphere du lieu, et les odeurs des gens, les oreilles qui cherchent les silences contemplatifs au millieu des chuchotements et des pas feutrés. Les emotions, les questions, les reflexions. C'est tout ca une exposition.

Aujourd'hui j'aimerais beaucoup qu'il y ait un petit quelque chose en plus.

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