Ratatouille Italienne

Je n'avais pas choisi cette exposition au hasard.

Elle est italienne, je suis un gourmand. Une exposition consacree a un peintre italien qui fait des portraits avec des assemblages de legumes m'est apparu comme une idee sympathique, et propice a faire sourire la jolie femme qui etait a mon bras.

Ce soir donc, en guise d'aperitif, nous nous rendîmes au Musee du Luxembourg pour aller y apprecier l'Oeuvre d'Arcimboldo. Etonnant. Comme je l'ai deja dit, le figuratif n'est pas mon fort. Contrairement a la morille qui, elle, est mon fort, la morille...

Donc il s'agisait ici de figuratif. Arcimboldo sevissait au 16e siecle, au debut peintre de Ferdinand 1er, c'est donc en toute logique que l'exposition commence sur des portraits tres classiques, et peu interressants a mon (notre) gout. Arcimboldo etant aussi charge de la decoration des teufs royales on trouve quelques objets, tres laids parfois, ou saugrenue comme cette assiete en porcelaine "Testa di cazzi", ou tete de bite, un profil masculin uniquement composé de verges, avec notons le un detail digne des plus grand precurseurs. La verge qui pend en lieu et place de l'oreille, est percee au bout du gland, me fit remarquer ma compagne. Un "Prince Albert" 400ans avant que le piercing soit a la mode, et que l'on donne ce nom royal a un gland perce d'un anneau.

Mais en effet le plus interressant reste le travail des profils, illustrants les 4 saisons, des metiers, ou ces portraits de gens de la cour refaits en legumes. En legumes, mais aussi en livres pour un portrait de bibliothequaire, ou cet autre visage forme cette fois d'une juxtaposition de volatiles de toutes sortes, ou l'oeil est represente par un minuscule poisson coincé dans le bec d'un oiseau. Un detail de plus dans une peinture tres fine et tres precise.

Par contre je n'ai ressenti que tres peu de gaite dans ces toiles. Peu de joie dans les visages. Heureusement j'avais a mes cote le plus beau des sourires, associe au plus beau des regards.