mardi, octobre 30, 2007

Un p'tit noir !

J'ai toujours aimé les bars.
Les pubs de mes 20 ans bien sur, mais surtout les troquets, les rades, enfumés avec des megots au pied du comptoir, des murs jaunis par la nicotine et une bouteille de Viandox sur l'etagere.

Quand je suis arrivé dans cette ville, j'ai commence a frequenter moderement un "bar arabe". Je veux dire par la, un bar normal, mais tenu et frequente par des arabes. J'y allais dans la journee, et parfois avec Sabine en revenant du marché. Puis a notre separation j'ai commence a aller y prendre mon cafe quotidiennemnt.
Le matin je rigolais avec Ahmed* et l'apres midi j'avais parfois des conversation assez intimes avec Fatima*. A ce moment ma vie etait partagée entre mon travail, ou la pression devenait insupportable, et notre appartement ou je cohabitais avec la femme de ma vie, dont j'etais separé.
Certains jours j'arrivais au comptoir tendu comme une ficelle de string a essayer de retenir mes larmes. Je savais en entrant que j'allais trouver un barman avec un grand sourire, qui va d'un bout a l'autre de son bar ,qui distribue un mot gentil, une vanne a chacun et qui s'arretait pour prendre son cafe avec moi. Ou une jeune maman douce et attentionnee qui prenait toujours de mes nouvelles et m'apportait un certain reconfort feminin.
Ahmed* est devenu une sorte de "pote". Il m'offre toujours un deuxieme cafe pour que je reste un peu plus longtemps avec lui. Et quand il me voit arriver avec la tete dans le cul il me fait d'office un double cafe. Pour le prix d'un simple. C'est meme lui qui m'a presente le vendeur de shit le plus sympa et le plus honnete que j'ai connu.

J'habite en France, pres de Paris. Et aujourd'hui en France un ministre a comme soucis quotidien d'expulser 25.000 etrangers sans papiers avant la fin de l'annee.
Ahmed* est Algerien, il vit et travaille honnetement en France. Dans ce bar ou je ne comprend pas les 3/4 de ce qu'y s'y raconte, Ahmed* distribue des sourires, fais plaisir, rend service a l'un, fait credit a l'autre, sans jamais rien demander en retour.
Ahmed* est sans papiers. Et chaque jour qu'Allah fait, a tout instant, des flics peuvent entrer dans le bar et le renvoyer en Algerie.

Aujourd'hui j'ai ete prendre mon cafe chez Ahmed*, il etait la, souriant, Abdullah.


* j'ai bien sur changé les prenoms

1 commentaire:

Lauriane a dit…

Hey! un nouvel ami bloggueur/blagueur! Gros bisous du Laos, mon skateboarder "freebirder" préféré!